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Un Sommet de l’élevage sans vaches, ni gouvernement

Du côté du chapiteau des ovins, l'évolution du plan loup était au coeur des discussions.

Le salon a ouvert ses portes le 7 octobre 2025, avec des halls rendus silencieux par l’absence des bovins, et une ambiance calme faute de visites politiques.

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« C’est triste, et froid », souffle le président de la section bovine d’Interbev, Emmanuel Bernard, le 7 octobre 2025. Au Sommet de l’élevage à Cournon-d’Auvergne (Puy-de-Dôme), le stand de l’interprofession est planté au milieu du hall 3 censé accueillir une partie des 1 150 bovins habituellement inscrits pour les concours. Ils sont absents à cause de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). Des bottes de paille sont stockées derrière lui, immaculées. « C’est un crève-cœur », lance le président de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), mais il salue l’engagement des éleveurs de ne pas emmener d’animaux. Une décision confortée par le nouveau cas de dermatose nodulaire contagieuse en Espagne confirmé le 4 octobre.

« Restons positifs ! », s’exclame Stève Girard, commercial pour la société polonaise Skavska, spécialisée dans le bâtiment d’élevage. Il rappelle qu’en 2015 non plus, il n’y avait pas d’animaux, à cause de la fièvre catarrhale ovine (FCO). Pourtant, les visiteurs étaient venus en masse, et de nombreuses affaires avaient pu être conclues.

L'absence des bovins pour cause de dermatose nodulaire contagieuse a pesé sur le Sommet de l'élevage. (©  Jérôme Chabanne/Reportage)

Instabilité politique

Autre absence remarquée : celle des personnalités politiques, que le Sommet de l’élevage attire chaque année de plus en plus. La délégation de la commission des affaires économiques du Sénat a déambulé ce mardi matin, jour de l'ouverture. Mais c’était à ce stade la seule visite institutionnelle vraiment attendue. Le Premier ministre ayant rendu sa démission la veille, l’agenda politique s’est figé pour le gouvernement, comme pour les députés. Celui des organisations agricoles présentes au Sommet s’est donc allégé : la ministre de l’Agriculture, Annie Genevard, ne vient plus. 

Mardi 7 octobre, l’organisation du Sommet de l’élevage ne recense que deux visites prévues au fil du salon : celle de Marine Le Pen — le RN ne manquant jamais ce rendez-vous pour dorloter l’électorat agricole, et celui du député François Ruffin (Debout !). Plusieurs responsables croient néanmoins en un déblocage d’ici à la fin de l’évènement. « Les choses bougeront peut-être d’ici à mercredi soir, s’il y a dissolution », souligne Yoann Barbe, qui s’attend à « voir débouler les députés lancés dans une nouvelle campagne ».

Le pastoralisme à l’honneur

Reste les rendez-vous avec « ceux qui ne sont pas directement concernés par le fonctionnement du gouvernement, souligne Véronique Le Floc’h. La Région sera présente, et la Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Draaf) a confirmé son rendez-vous avec nous. » Du côté du chapiteau des ovins, le responsable du dossier loup, Claude Font, devait recevoir la préfète de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Fabienne Buccio, et le préfet référent pour le loup, Jean-Paul Celet, en milieu de journée pour leur présenter ses propositions pour faire évoluer le plan loup. « Les dernières décisions concernant l’assouplissement des tirs de défense n’ont pas été remises en cause le 3 octobre 2025 lors de la réunion du groupe de travail sur le statut du prédateur, même si les discussions ont été houleuses avec les associations environnementales, déclare-t-il. Notre volonté est de faire baisser la pression alors que les constats [d’attaques sur 2025 par rapport à 2024] sont en très forte augmentation (+25 %). »

Le responsable reste optimiste même si l’instabilité politique actuelle ralentit les processus de décision. L’évolution de cette réglementation aura un impact sur le pastoralisme, un thème mis en avant pour la deuxième année consécutive par le salon dans son hall d’accueil. Le programme des conférences y était riche, présentant notamment des exemples pour concilier pastoralisme et activités de pleine nature.

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